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Parce que perdre son animal engendre un deuil bien réel, les moments suivant cette perte sont difficiles et chacun de nous le vit différemment. Les animaux de compagnie occupent une place de choix dans nos familles, dans notre quotidien, dans nos vies. Lors de leur départ, nous avons l’impression de perdre nos repères.

Tant de situations peuvent nous faire souffrir de l’absence de notre compagnon et nous rendre triste. Que ce soit d’aller marcher sans lui, de ne plus avoir son accueil à notre arrivée, la journée de son anniversaire, etc. Après tout, ne sommes-nous pas plusieurs à l’avoir considéré comme notre « bébé »?

Donnons-nous donc le droit de vivre notre tristesse, accueillons-la et pleurons si nous en avons besoin, car cela soulage et permet éventuellement de transformer les souvenirs qui apportent présentement du chagrin, en moments précieux que nous avons eu le privilège de partager avec lui.

Le deuil animalier, un deuil encore méconnu

Lorsque nous témoignons de la grande souffrance d’une personne face à la perte de son animal, nous réalisons comme la présence de ce dernier dans sa vie était peut-être beaucoup plus importante que nous le croyions. Comme dans tout deuil, le temps et le soutien de l’entourage contribuent à guérir la blessure relationnelle qu’est le deuil animalier.

L’important, lorsqu’un membre de notre famille ou un ami vient de perdre son animal, c’est d’éviter de minimiser la douleur qui est bien réelle. Certains diront :

« C’était juste un chien! »

« Vas-tu avoir un autre chat bientôt? »

« Tu vas t’en remettre! »

Or, lorsqu’on perd un animal, ce n'est pas juste un chien, un chat, un cheval ou autre. C'était un être vivant, source d’amour inconditionnel, avec lequel nous avons partagé les bons et les moins bons moments de notre vie et ce, souvent pour de nombreuses années.

« Le deuil est à la hauteur de la place qu’avait l’animal dans notre vie. Nous sommes des êtres d’attachement, alors si le chien est important, le deuil est important. »

— Marie-Ève Cotton, psychiatre

Comment soutenir une personne qui a perdu son animal de compagnie ?

On ne sait pas toujours quoi faire ou quoi dire devant une personne qui vient de perdre son animal; surtout si nous ne comprenons pas vraiment toute l’envergure de la relation; donc du deuil qu’elle vit. Les maîtres endeuillés apprécient habituellement la chance de pouvoir discuter ouvertement de la perte et du chagrin qu'ils ressentent. Voilà une occasion idéale de remémorer les qualités spéciales de l'animal afin de souligner toute son unicité. N’hésitez pas à initier un échange en demandant à la personne de vous jaser de son compagnon; d’en parler l’aidera à entrer en contact avec la réalité de la perte.

Si vous êtes moins à l’aise et appréhendez de devoir accueillir des émotions difficiles, vous pouvez lui offrir un objet qui symbolisera la mémoire de son animal disparu… qui, souvenons-nous, était sûrement comme son bébé! Honorer la mémoire de l’animal est un moyen sain et positif de vivre un deuil animalier de façon sereine. 

Un objet de transition pour favoriser le vécu du deuil animalier

Tout comme la doudou qui a permis de passer des bras de notre mère au vaste monde, il est normal d’avoir besoin, lors d’un deuil, d’objets de transition pour supporter la séparation. Ces objets n’empêchent pas d’évoluer dans le deuil… bien au contraire : au début, ils peuvent rassurer et permettre d’apprivoiser doucement le vide laissé par l’absence.

N'oublions donc pas au passage nos enfants, pour lesquels l’animal pouvait représenter un confident, une présence, un accueil inconditionnel… Nommons-leurs les vraies affaires. Il est important de dire la vérité à l’enfant, peu importe la façon dont l’animal est décédé; que ce soit une fin tragique, une décision d’euthanasie, ou autres.

Pour l’aider à transitionner de la présence à l’absence de son animal, l’enfant appréciera un objet significatif et symbolique. Pensons à des objets doux, enveloppants, apaisants; mais surtout personnalisés; pour rendre hommage à l’animal disparu et continuer de le tenir près du cœur.